L’odeur du papier jongle dans l’Atelier. Des livres y élisent domicile pour quelques semaines. Et en ouvrant un livre, nous nous retrouvons dans un autre espace-temps. Nous nous retrouvons dans cette vieille librairie où il était bon de s’asseoir dans ce vieux fauteuil, en face du feu crépitant. La sérénité et le charme de ce lieu nous apaisaient. Ce dédale d’étagères et de piles de livres disparates serait signe de désordre ailleurs, mais ici où tout avait un sens. C’était l’endroit idéal pour se poser et prendre le temps de vivre. Tandis que nous nous enfoncions dans ce fauteuil ; nous entendions les gouttes de pluie, dehors. C’est à ce moment-là que nous respirions, profondément. Une odeur se dégageait : non pas celle du bois fumant pour nous réchauffer mais celle du papier. Cette odeur créant un cocon de sécurité et de reconnexion. Une odeur indubitable, qui est aimée autant que la passion de cet objet sur ceux qui l’entourent.
En sentant le poids du livre tombé sur nos cuisses, nous nous réveillons dans l’Atelier pour relire la première phrase du livre qui nous était tombé sur les cuisses, trente ans plus tôt dans cette vieille librairie.